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mise en ligne: mardi 6 décembre 2011



Spitfire [DVD, Blu-Ray,Vod]

Matthew Witheman

 
   

 

 


- La critique de Philippe Ballarini
- La critique de Georges-Didier Rohrbacher

Ce qui finit toujours par frapper, pour peu qu’on observe chiffres ou photographies d’un peu plus près, c’est l’âge des pilotes de chasse de 1940. Des gamins ! Peter Townsend, qui fut le premier à abattre un avion allemand au-dessus de l’Angleterre, du haut de ses vingt-quatre ans, était un "vieux". Geoffrey Wellum, personnage central (et bien réel) de ce film, avait "presque dix-neuf ans" à son arrivée en escadrille. Ce film parvient à mettre en évidence, par petites touches, ce contraste entre certains comportements quasi puérils des jeunes pilotes et la mort qui frappait à grands coups de faux. Cet aspect n’est pas la seule de ses qualités du film Spitfire qui échappe à bien des travers.

Rappelons son sujet qui, étonnamment, n’est pas seulement le mythique Spitfire Mk 1 emblématique de la Bataille d’Angleterre, mais également, à travers Geoffrey Wellum, ces quelques jeunes gars qui durent contenir la pression de la Luftwaffe en août et septembre 1940. On ne demande pas à un film d’être un documentaire, mais celui-ci, bâti sur les souvenirs de Geoffrey Wellum, lesquels furent publiés au début des années 2000, a des accents de réalité et se trouve ainsi dépourvu de ces artifices qui rendent souvent ces films guerriers aussi crédibles que Le chaperon rouge.

Les amateurs de "vrais avions" seront ravis : le Spitfire Mk 1 (réplique) AI-H est largement mis à contribution et les effets spéciaux sont utilisés avec parcimonie, si bien que ce film ne ressemble pas à une "démo" de Flight Simulator… et pour cause ! Un œil avisé reconnaîtra (entre autres) des fragments du film "La Bataille d’Angleterre" de 1969. Résultat : un peu plus de grain par moments, mais des He 111 qui ressemblent à des He 111 et qui volent comme des He 111 et non comme le X-Wing Starfighter de Luke Skywalker. Par ailleurs, le spectateur n’est pas noyé sous des torrents d’hémoglobine, pas plus qu’il n’a à subir des explosions dignes de la fin du monde version Hollywood.

Bien évidemment, une incontournable idylle est présente dans le scénario, mais quel jeune pilote n’avait pas de petite amie… ou ne rêvait pas d’en avoir une ? Pas de débordements outranciers (on ne se vautre pas dans les toiles de parachute), pas de scène torride… Certains trouveront peut-être ce film un peu "lisse" alors qu’il est peut-être simplement juste de ton et empreint d’humanité.

Ce (télé)film au budget limité ne paraîtra pas dans les salles ; il ne laissera sans doute pas non plus un souvenir impérissable. Il est néanmoins bien plus réussi que d’autres films à gros budget. On ne demande pas à un film, œuvre de fiction, d’être un documentaire ; mais lorsque, comme ici, on "colle" à la réalité historique, c’est tout de même mieux. Certes, les esprits chagrins découvriront une hélice quadripale qu’ils trouveront anachronique, il n’empêche ! Certaines scènes ne manqueront pas, à ceux qui connaissent un peu l’Histoire, d’évoquer quelques pages du livre de Richard Hillary, Le dernier ennemi. Peut-être le signe que ce film atteint son but ?

Philippe Ballarini


First LightDepuis le Memphis Belle produit en 1990 par David Puttnam, plus aucun film n’est venu combler le vide dans la filmographie aéronautique guerrière, dans la lignée des 633 Squadron (Cecil F. Ford, 1964) ou de La Bataille d’Angleterre (Guy Hamilton, 1969). C’est précisément de ce dernier affrontement qu’il est question avec Spitfire de John Cromwell (d’après le livre "First Light" de Geoffrey Wellum, duquel a été tiré le film anglais du même nom). "Vaccinés" comme nous l’avons été avec Pearl Harbor de Jerry Bruckheimer, nous nous attendions au pire, c’est-à-dire essentiellement à un épisode sentimentalo-aéronautique avec des beaux gosses mâtinés de super pouvoirs de pilotage, de jolies filles sensibles au charme de l’uniforme et quelques scènes bien tristes (tout de même). L’affiche du film, peut-être... l’affiche originale de First Light était pourtant beaucoup plus convaincante...

Le décor est planté par la présence, par le témoignage d’un pilote bien réel de Spit, le plus jeune pilote de la RAF lors de la bataille d’Angleterre : Geoffrey Wellum, 91 ans au moment où nous rédigeons ces lignes. Difficile de ne pas adhérer immédiatement lorsqu’un combattant, un vétéran apporte sa caution à un long métrage au point d’y figurer (comme narrateur, dans de courtes séquences filmées dans son environnement actuel). La caméra est donc centrée sur un homme, au bénéfice d’un thème plus large, cette fameuse bataille aérienne de l’été 1940 où selon le mot fameux de Churchill, jamais autant d’hommes ne durent leur salut à si peu d’entre eux. Inutile de s’attendre à une foultitude d’effets spéciaux à en faire pâlir de jalousie Göring en enfer (lequel jubilait depuis les falaises du Pas-de-Calais en croyant écraser la Royal Air Force le jour dit Adlertag ; on sait que depuis, il a été surnommé Meier) : les scènes de batailles face à la Luftwaffe sont précisément extraites du célèbre film de 1969, où Spit de toutes marques ( !) voisinaient avec quelques Hurricane mais aussi des Buchon et autres Pedro également propulsés par des moteurs Rolls-Royce mais... frappés de la croix gammée (pour autant, les scènes aéronautiques ad hoc nous ont séduit au point de les trouver trop brèves. On en redemande et on en redemande du Spit !) De son arrivée au 92 Squadron commandé par le célèbre Brian Kingcombe (23 ans en 1940) à la fin de son tour de service dix-huit mois plus tard, nous avons été saisi par la solitude de ce pilote – joué par un Sam Heughan crédible et sincère - surnommé "le gamin" par ses frères d’arme (à peine plus âgés que lui pourtant) qui se serraient les coudes entre vétérans des premières batailles et essayant de ne pas s’attacher aux "bleus" dont les jours sont comptés au tableau noir des missions. Et au fur et à mesure de l’expérience, de la maturité, de la survie aux combats incessants et épuisants aussi, ce sont ses amis qui disparaissent au fur et à mesure, tandis que s’installe un véritable décalage, un éloignement de sa vie affective et familiale. Combien de fois avons-nous lu ces témoignages de combattants voulant retrouver au plus vite leurs copains au front tant ce décalage était devenu insupportable, incompréhensible pour ceux qu’ils aimaient ? On ne répétera jamais assez de quelles angoisses, peurs et solitudes sont faits les exploits des héros de l’air dont certains auteurs nous rebattent le porte-monnaie sans jamais avoir affronté ces situations. Ce film sobre et bref (1h17) nous a touché pour ce côté profondément humain et ne nous a que trop fait penser à Richard Hillary et son "Dernier Ennemi". Et puis, il faut être britannique ou fana de l’histoire et des avions de la Seconde Guerre mondiale pour bien comprendre à quel culte le Spitfire est encore voué outre-Manche ou dans le monde. Quelqu’un a-t-il jamais imaginé produire en France un film évoquant un pilote de Dewoitine 520 (ou de MS 406, dont un exemplaire vole encore) durant la bataille de France ? Imaginez-vous son audience, alors qu’arborer un drapeau français relève pour certains au minimum du nationalisme conquérant ! Voilà toute la différence de mentalité avec nos voisins britanniques, pour lesquels le souvenir de la RAF et de ses aviateurs, la mémoire ne sont pas un "devoir" et n’appellent pas de sermons culpabilisateurs sur les leçons de l’histoire (jamais ou si peu suivies, mais ceci est un autre débat)... C’est aussi dans ce contexte qu’il convient de replacer Spitfire, qui s’achève sur vol d’adieu au 92 Sqn, laquelle scène n’est pas sans nous rappeler la dernière séquence du documentaire de Daniel Costelle et Henri de Turenne intitulé "La Bataille d’Angleterre" (1969) où le célèbre Jeffrey Quill fait entendre dans le ciel les inoubliables sonorités du Merlin pour son dernier vol sur un Spit préservé de la RAF.

Télescopage des événements et des dates, au moment où nous préparons cette recension et alors que le DVD de Spitfire est à peine commercialisé, le dernier survivant de la poignée de pilotes de chasse Free French qui ont participé à la bataille d’Angleterre - le Compagnon de la Libération Henry Lafont - vient juste de disparaître à l’âge de 91 ans. S’il était fidèle au Hurricane qu’il pilota à l’été 1940 au 615 Sqn, il ne tarissait pas d’éloges sur le Spitfire. Nul doute que s’il avait vu ce film, lui qui était si attaché à faire revivre la mémoire de ses copains « qui n’avaient pas eu la chance de rentrer de mission », il se serait retrouvé l’espace d’un instant avec eux, chahutant joyeusement dans la cabane du dispersal...

Georges-Didier Rohrbacher


Inclus dans les DVD et Blu-Ray : 3 croquis réalisés par Pierre-André Cousin, peintre officiel de l’Air
Disponible DVD, Blu-Ray & VOD
1h20, Format 1.77

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Spitfire

© Condor Entertainment

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Références:

Spitfire [DVD, Blu-Ray,Vod]


Matthew Witheman
Condor Entertainment






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Coordonnées de l'éditeur :
- Condor Entertainment


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