Après l’attaque surprise sur Londres menée à la fin de Opération Charlemagne, les États-Unis sont rentrés en guerre contre la France. Pis : l’URSS vient de rompre le pacte franco-soviétique, ouvrant un second front à l’est. L’empire français semble perdu et, tandis que les forces armées se lancent dans une dernière bataille et que les dignitaires comme Céline et de Beauvoir fuient vers l’Espagne, un dernier projet se fomente pour éviter l’humiliation ultime d’une occupation : le général de Gaulle, auréolé d’une victoire en Égypte, pourrait participer à un coup d’État pour négocier la paix avec les Anglais.
C’est donc la fin de l’uchronie commencée dans Oméga. Dans la lignée des deux précédents tomes, Le crépuscule des damnés profite d’un scénario savamment construit, mais exigeant : suivre tous les éléments nécessite une attention soutenue, les textes sont denses et travaillés, et plusieurs intrigues parallèles filent chacune vers sa conclusion en se recoupant parfois. Le dessin de Maza et les couleurs de Jean-Paul Fernandez sont globalement réussis, aussi bien au niveau des formes (le Lockheed P-38 n’est pas toujours facile à dessiner !) que des ambiances, mais la mise en page très cadrée ne fait pas dans la fantaisie — les batailles aériennes, notamment pages 26 à 30, permettent tout de même de respirer un peu avec un découpage bien plus dynamique qui rappelle d’autres œuvres de Maza.
Conclusion logique du cycle, ce dernier volume est donc comme les précédents un peu aride mais passionnant, et l’ensemble forme une uchronie « réaliste » solide et franchement réussie, qui séduira à coup sûr les amateurs du genre.
Franck Mée
64 pages, 24 x 32 cm
Dessin : Maza
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Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Delcourt
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