10 janvier 2013 : Une poignée de commandos sur véhicules légers et deux frêles hélicoptères Gazelle des éléments du commandement des opérations spéciales, COS, basés à Ouagadougou depuis 2010, se lancent à l’assaut d’une colonne de 200 pick-up surarmés qui foncent vers Bamako, emportant avec eux 1200 djihadistes décidés à conquérir bien plus que l’Azawad (Nord du Mali) où règne leur loi islamiste depuis plusieurs mois… Voici bien décrite l’ambiance de ce livre passionnant qu’un expert en question militaire, Jean-Marc Tanguy, nous propose de dévorer de bout en bout (ce que j’ai fait) sous le titre très accrocheur de Commandos français.
En trois grandes parties, traitant de la brûlante actualité au Mali ou d’engagements plus anciens en Afrique, dans les Balkans et en Afghanistan, l’auteur nous décode les missions des forces spéciales, celles qui sont parfois décrites comme l’avant-garde ou l’élément précurseur de l’armée, et qui ouvrent la porte à l’engagement du gros des forces. Elles se suffisent aussi à elles-mêmes, lorsqu’il s’agit de combats de faible intensité liés à la piraterie, comme en Océan indien, à la prise d’otages comme récemment au Niger, de protection d’autorité comme en Côte d’Ivoire, d’exfiltration ou d’infiltration d’agents, de renseignement et d’écoutes, de guerre électronique, de préparation de terrain pour un posé d’assaut, de guidage d’avions de chasse, de formation et d’encadrement d’autres forces amies etc.
Toutes les armées, la gendarmerie, la police, possèdent ces combattants d’élite entraînés dans des missions extrêmes et variées, spécifiques du milieu où ils opèrent, et pour certains regroupés au sein du COS depuis 1992 pour plus de synergie. Qu’ils soient chuteurs opérationnels, nageurs de combat, pilotes d’avions (Hercules, Transall…), pilotes d’hélicoptère (Caracal, Gazelle, Tigre…), on apprend beaucoup de leurs origines, venant des SAS de la Seconde Guerre mondiale, et de leurs unités actuelles, commandos Marine, commandos de l’Air, 13e Régiment de Dragons Parachutistes, 1er Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine, GAM 56, escadron de Transport 3/61 Poitou (avions Hercules et Transall…), 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales, GIGN (gendarmerie), RAID (police), etc.
Un lien très fort avec la troisième dimension caractérise ces forces spéciales qui doivent être mobiles, réactives, et dotés d’armements, de véhicules ou d’embarcations taillés à leurs mesures, et compatibles avec l’aérotransport ou l’aérolargage. L’auteur nous dit tout des difficultés techniques qu’elles rencontrent, des adaptations indispensables liées aux multiples contraintes, des hésitations des états-majors, de la gestion et de l’entraînement des personnels, des complémentarités interarmées, et livre un message de vérité sur ces forces spéciales françaises en parlant des hommes, en rappelant et en saluant le sacrifice de certains d’entre eux, comme le lieutenant Damien Boiteux, mitraillé à bord de son hélicoptère au Mali. Il leur dédie ce livre passionnant et très documenté qui dévoile un volet peu connu de nos forces armées… et ce n’est que justice.
Richard Feeser
270 pages, 15,3 x 24 cm, broché
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