Un compas magnétique classique est sensible non seulement à la composante horizontale du champ magnétique terrestre, mais aussi à celle verticale, ce qui est de nature à complètement
fausser la lecture lors de mouvements sur les 3 axes comme savent le faire les avions.
Or cette composante verticale prend une importance de plus en plus grande au fur et à mesure que l'on s'approche du pôle, au détriment bien entendu de la précision de lecture.
C'est à partir de ce constat que Pionner avait conçu le fameux "compas à induction terrestre" qui fut en quelque sorte l'arme secrète du Spirit of Saint Louis, l'orthodromie prévue
pour New-York - Paris devant entraîner l'avion sous de faibles latitudes.
Mais bien qu'il combine précision remarquable et insensibilité aux perturbations liées aux éléments métalliques de la cellule, l'instrument originel présentait un inconvénient de
"lecture", si l'on peut dire : au lieu d'afficher un cap sur une rose classique (tel le type marin), le compas Pioneer possédait un indicateur à zéro central présentant l'écart
existant entre le cap suivi et celui réglé dans l'instrument. Bien que ce réglage soit modifiable à tout instant, ce mode de fonctionnement ne possédait pas l'évidence des systèmes
antérieurs. Il souffrait en outre de quelques problèmes de stabilité (amortissement des oscillations de l'aiguille indicatrice de part et d'autre de sa position).
D'où le progrès apporté par la centrale de cap allemande Patin copiée par Bezu : elle couple un compas à induction (électro-magnétique) à une centrale gyroscopique, le premier
recalant périodiquement le second. L'association de ces deux éléments apportait précision et stabilité, sous une forme directement exploitable, de plus, pour alimenter un système de
pilotage automatique.
On peut lire notamment sur le sujet :
https://aviatechno.net/trans/compas_pioneer.php?retour=trans_alter.php
et
https://www.lavionnaire.fr/InstNavigGyroMag.php
Bien amicalement,
