Le 8 juin 1940. Mitraillage de blindés allemands sur les routes...

Morane 406 perdus le 8 juin 1940 en attaquant des convois routiers allemands

Espérons que ces renseignements vous seront utiles :

Deux livres bien connus donnent des détails (voir plus bas) sur ces missions stupides de mitraillage de convois allemands sur les routes. Même le 8 juin, l’Armée de terre n’avait pas encore compris que les avions de chasse et leurs pilotes étaient très précieux et beaucoup plus utiles en détruisant les BOMBARDIERS allemands (y compris les « Stukas ») qui lui causaient tant de dégâts et de problèmes qu’en se faisant abattre, sans aucun bénéfice réel, par la Flak omniprésente. Incapables de faire leur travail malgré un très bon équipement en artillerie et en chars, ils s’imaginaient que « ces acrobates » qu’ils détestaient peu de temps auparavant (car ils leur volaient une partie de leurs crédits) pouvaient tout faire et tant pis pour les pertes, ils devaient « faire leur devoir » (mourir), sic.
Deux livres donnent de nombreux détails sur ces missions de mitraillage au sol du 8 juin 1940 :

« Le Morane-Saulnier MS 406 ».

Excellent ouvrage collectif publié par Lela-Presse (1998), 12 auteurs dont Mathieu Comas, Christophe Cony, Michel Ledet, Lionel Persyn et 8 autres. Page 148 : un récit très détaillé (dans la mesure du possible) des 20 ( !) missions de mitraillage en 51 sorties des GC I/6, III/7 et II/2. Plus de 35 chasseurs sont engagés dont un D.520, les autres étant des Morane 406. Les missions de mitraillage de blindés ( !) se succèdent pendant quinze heures, de 5 h 15 à 18 h 30. Cela donne évidemment tout le temps à la Flak de bien se préparer, voire de se renforcer et de tirer presque à coup sûr sur les avions qui arrivent sur des axes très voisins les uns des autres…
Capitaine d’Abbadie d’Arrast : tué à 8 h 30.
Sergent Mathieu : abattu vers 9 h 30, apparemment indemne.
Sgt-ch. Rechka: avion gravement endommagé. Idem pour le s/c Hlavac et le sgt Bernardon.
Plus tard, l’adj. Marconnet est tué près de Poix et le s-lieutenant Robiaud atterrit « en catastrophe » et revient à pied. Le Lieutenant Dolezal revient avec un avion « presque désemparé ». Dernière perte de la journée : le capitaine de Saint-Mars est abattu « en flammes vers 17 h 15 au nord de Gournay » (et tué, semble-t-il).
Résultat pour l'Armée de l'Air : 3 pilotes tués, 5 Morane 406 détruits, 1 gravement endommagé (probablement réformé : perdu), plusieurs autres endommagés. N’aurait-il pas mieux valu faire attaquer ces « blindés » (type inconnu) par les bombardiers qui commençaient à être présents en nombre (LeO 45, Douglas DB-7, Glenn-Matin 167), escortés par ces mêmes MS 406… Les bombes auraient certainement été plus efficaces que les canons de 20 mm des avions, même tirant des obus perforants !

« Invisibles vainqueurs »,

livre publié en 1991 et disponible sur Internet chez divers libraires. Paul Martin y décrit les mêmes missions avec moins de détails. Récit relativement complet et souvent différent (sans contradictions) de celui de Comas et ses co-auteurs.
« Invisibles vainqueurs » (1991, éditions Yves Michelet), pages 282-283.