Et aussi...

D'une manière générale, les performances du B-29 étaient très supérieures, en termes de vitesse et de plafond, à celles des B-17 et B-24 engagés sur l'Europe. Et la chasse japonaise, à l'été 1945, était très essoufflée. Les conditions des missions étaient ainsi difficilement comparables.

Si l'on en croit l'ouvrage "Richard H Campbell, The silverplate bombers : a history and registry of the Enola Gay...", l'approche d'Hiroshima, en ce 5 aout 1945, s'était faite à très haute altitude (31.000 pieds, soit 9.500 m. environ). Au sol, une alerte généralisée avait bien été donnée une heure auparavant, mais il ne s'agissait que de l'appareil d'observation envoyé en éclaireur. Ce dernier survola la ville sans qu'il ne se passe rien, évidemment.

L'arrivée un peu plus tard de trois avions isolés ne semble pas avoir fait remonter le niveau d'alerte, mais parmi eux se trouvait l'Enola Gay.... Cet enchaînement peut expliquer le défaut de véritable réaction japonaise.

Le scenario semble s'être répété quatre jour plus tard à Nagasaki : alerte précoce, suivie d'une absence apparente d'attaque, et arrivée plus tard d'appareils que l'on croit d'observation... mais qui n'en sont pas !

Dans un autre ordre d'idée, il faut souligner que le principal ennemi du B-29 fut.... le B-29 lui-même, et surtout ses moteurs dont le niveau de fiabilité n'était pas à la hauteur des énormes distances à parcourir pour atteindre les objectifs japonais. Une source que je n'ai pu identifier - mais ces chiffres sont répétés sans grande variation dans diverses publications - indique que sur les 414 B-29 perdus en bombardant le Japon, 147 d'entre eux le furent à cause de la DCA et des chasseurs japonais, contre 267 à cause d'incendies de moteurs, et autres de pannes mécaniques. Soit, grossièrement, 2 avions perdus sur défaillances diverses pour 1 détruit du fait de l'ennemi ! Et si l'on rapproche ces 267 avions perdus du total de B-29 produits jusqu'à la fin du conflit (soit 2.513 unités), on dépasse les 10 % !

Bien cordialement,